Regardant une vidéo sur YouTube, tu ne vois pas l'heure avancer à grand pas. Tu es beaucoup trop absorbé par ce qu'il se passe devant tes yeux. Il faut dire qu'il s'agit d'une nouvelle musique vidéo d'un de tes groupes underground favoris. « Tu n'as pas cours ? » Tu lèves ta tête vers ton ami qui vient d'arriver. « Ouais, à ... » Tu sursautes en regardant ta montre. « Merde... On se voit plus tard. » Tu l'entends rire de toi pendant que tu presses le pas. Puis, comme si tu as besoin, des gens se mettent devant toi et marche aussi lentement qu'une tortue. Tu te maudis intérieurement. Tu ne veux pas être en retard à ton cours de rap. Tu ne pourrais pas te le pardonner. Tout ça parce que tu écoutais du rap. Wow... Tu te décourages toi-même. Enfin, tu réussis à te frayer un chemin parmi les gens. Tu cours vers ta classe. Un peu essoufflé, tu entres dans le local. Tu regardes à nouveau ta montre. Tu souris en voyant que tu es arrivé quelques minutes en avance. Cinq minutes, ce n'est pas beaucoup ou comme à ton habitude. Tu trouves, cependant, que c'est très bien considérant la situation que tu avais eu.  

Tu salues tes camarades de classe et t'approche de l'attroupement. Ils regardent la vidéo que tu regardais, il n'y a pas si longtemps. « Elle est bien. Quoique je n'aime pas vraiment cette partie-là. Je trouve qu'elle ne sert à rien. » L'un des étudiants t'explique que c'est ce qu'il leur disait avant que tu arrives. Cependant, certains s’objectent à nouveau. Tu n'attends pas une invitation et commences à débattre toi aussi. Vous êtes absorbé par ce que vous vous dites. Vous ne voyez même pas le professeur s'approcher de votre groupe. Ce n'est que lorsqu'il exprime son opinion que tout le monde s'arrête. Un silence. « Retournez à vos places. » Sans attendre, tous se dispersent et vont à leur chaise. Tu fais la même chose. Assises, tu te demandes ce que ce deuxième cours t'enseignera. Tu es excité à l'idée de t'améliorer. Enfin, tu suis ton professeur du regard. Devant la classe, il vous salue tous et vous le saluez à votre tour à l'unisson. « Devenir un maître des mots n'est pas facile, mais nécessaire lorsque vous [...] » Tu hoches la tête en sortant un cahier et des crayons de ton sac, sans faire trop de bruit.

L’enseignant vous explique que savoir manier les mots est tout un art. Ils vous aident à transmettre un message précis. Parfois, le message est direct et d'autre, il est plus caché. Tu es tout à fait en accord avec ce qu'il dit. Il faut dire que tu aimes bien chercher ce que certain de tes rapers à voulu dire par telle chose ou tel truc. Ces chansons sont souvent plus intéressantes. Enfin, c'est selon toi. Le professeur continue en disant que c'est votre manière d’écrire, de dire les choses qui seront observées. Tu es légèrement stressé, mais heureuse de prendre part à ce nouveau défi. « À vous de jouer avec l'art des mots. » Tu approches ton cahier et prends ton crayon. Tu le fais tourner entre tes doigts. « Qu'est-ce que je fais ? » Étrangement, aucun thème ne te vient à l'esprit. Tu te grattes la tête avec le bout de ton stylo. Tu regardes c qu'il se passe autour de toi. Des gens ont déjà commencé à écrire. Ça te met une pression de plus. « Aller un thème. Ce n'est pas si difficile que ça. » Non, trouver un thème n'est pas difficile. D'ailleurs, tu prends le premier qui te pop dans la tête. Tu mets la pointe de ta mine sur ta feuille. Tu es prête à écrire. Enfin, tu crois.     

Puis, rien. Tu soupires. « C'est quoi mon problème. » Tu as le syndrome de la page blanche. Tu hais ça. Tu lâches ton crayon et te secoues les cheveux. Tu te lèves, par la suite, ta chaise et commence à marcher. Te tenir loin de ton devoir te fera du bien. Tu en es sûre. Après avoir fait une ronde, tu te rassois. Tu regardes ta feuille et te saisis de ton crayon. Tout à coup, ton cerveau se met à fonctionner. Ça te fait plaisir de savoir que ton idée ait fonctionner. Tu commences à écrire, mais tu t'arrêtes, car tu sembles avoir une meilleure façon d'utiliser les mots. « Oh ! Puis, non ! » Tu pars sur autre chose. Tu t'arrêtes à peine le premier symbole entamé. « C'est trop. » Tu es un peu frustré de ne pas pouvoir te concentrer avec tout ce qui te passent par la tête. « Pourquoi ne peux-tu pas t'en tenir à une seule chose » te demandes-tu en te prenant la tête. Tu as l'impression que tu ne pourras pas t'en sortir. « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer ? » Tu ris un peu de toi. Il faut bien avouer que la situation est assez cocasse. Il n'y a pas deux minutes, ton cerveau était hors service et maintenant, ... BOOM.       

« C'est ridicule. » Tu prends du recul. Ton dos collé contre celui de la chaise, tu te penches la tête vers l'arrière. Tu reste comme ça quelques secondes pour calmer toutes ses idées. « Ah. Voilà qui est mieux. » Tu te penches à nouveau sur ta feuille et commences à écrire. Cette fois, tu sais ce que tu veux faire. Les mots s'écrivent. Tu noircis de plus en plus la page. Tu es dans un autre monde. Tu ne remarques même pas que le regard de ton enseignant par dessus ton épaule. « Tu sais... » Tu sursautes. Il rit de ta réaction. Tu es légèrement gênée et attends qu'il ait terminé pour lui demander ce qu'il y a. Il se racle la gorge et met son doigt dans ton cahier. Plus précisément sur un paragraphe en particulier. « Tu vois ici, ça ne fait pas de sens. » Il t'explique en quoi, selon lui, ce n'est pas bien. « Il faut simplement trouver une autre façon de le dire. » Ça ne te fait pas plaisir et l'on peut clairement l’entendre lorsque tu lui dis : « D'accord. » Voyant que tu ne rajoutes rien de plus, il part et va vers un autre étudiant. « Pour qui il se prend celui-là ? Je lui ai demandé son avis, peut-être » te dis-tu en français. Tu as la rage.       

Tu es si fâcher que tu déchires la page et la chiffonnes. L'envie de la lancer te passe par la tête, mais tu t'en empêches. Les regards sont assez sur toi comme ça par ce que tu viens de faire. Tu n'en as pas besoin de plus. « Pardon. C'était un travail médiocre. » Tu leur souris avant de reprendre du début. Tu te masses les tempes. « Tu n'arriveras à rien avec cette attitude Phae'. » Tu fermes les yeux et fais une des techniques de respiration. Te voilà, enfin, calmé. « Où en étais-je ? » Tu regardes ta page blanche. « Ah oui... » Tu es un peu dégoûtée de devoir recommencer. « Mais il faut ce qu'il faut. » Tu t'étires et prends un nouveau thème. Ça peut peut-être t'aider. Il semble que ça soit le cas. Tu commences rapidement à écrire. Les choses avancent bien et comme tu veux. Un poids se lève de tes épaules. Ça te fait énormément de bien. Hors, il semble aussi que tu ne sois pas au bout de tes peines. « Sérieusement ? Maintenant ? » Il semble bien que ton grand verre d'eau de ce midi veuille être expulsé. Malgré le mal, tu essayes de l'endurer.   

Tu commences à te dandiner sur ta chaise. L'envie d'aller à la toilette devient de plus en plus grande. « D'accord, je capitule. » Tu te lèves d'un bon. Tu t'approches de ton professeur. « Je dois vraiment y aller. » Il te fait signe de ne pas attendre. Tu marches hors de la classe rapidement. Puis, tu jogges jusqu'aux toilettes. Du moins, tu essayes. Tu arrives à ta destination et tu relâches ton emprise sur ta vessie. Soulager, tu te laves les mains et retourne en cours. Lorsque tu passes la porte, tu remarques ton enseignant le nez dans ton cahier. Tu prendre une bonne inspiration et va vers lui. « Oui ? » Tu te demandes bien ce qu'il a encore à dire. Quoique, tu aimerais qu'il continue son chemin. Tu n'as, cependant, pas cette chance. Il te pointe à nouveau ce qui n'est pas bon. Tu hoches de la tête et t'assois à ta place. Tu joues avec ton crayon jusqu'à ce qu'il parte. Ton sang bouille. Tu essayes de te calmer, mais tu vois rouge. « Il a clairement quelque chose contre moi. Je ne peux pas y croire. C'est quoi son problème. »     

Tu en as marre. Tu as l'impression que ce professeur n'est que sur ton cas. Dans un élan de rage, tu barbouilles ton travail. Tu n'as envie que d'une chose sortir de ce satané cours. Même que l'envie de partir, maintenant, est très très grande. « Hey... Ne le prends pas comme ça. Il voit sûrement en toi quelque chose. » Ton regard se retourne vers celui qui te touche l'épaule. « Tu penses ? » Tu doutes royalement de tout ça. « Écoute oublie-le. Le rap, ce n'est pas qu'une seule définition. » Tu laisses un soupire s'échapper de ta bouche. « Tu as sûrement raison. Je suis simplement fatigué de recommencer. » Ton camarade te sourit et t'encourage. Tu le remercies, surprise de voir que de lui avoir parlé t'avait calmé. « C'est repartie pour un troisième tour. » Tu réfléchis une nouvelle fois. Que vas-tu tenter cette fois ? Tu ne sais pas trop. Certaines choses te passent par la tête, mais rien de très intéressant. D'ailleurs, ton cerveau commence même à dériver de sa trajectoire. Tu es rendu à te poser des questions sur des choses qui n'ont aucun rapport avec le travail qui t'est exigé. Tu es complètement ailleurs. Il faut croire que ce n'est vraiment pas ta journée.    

Ton esprit à la dérive, tu ne vois pas que l'heure avance et que tu devras bientôt remettre ton devoir. « Lala Phaelyn. » Comme sortant d'un rêve, tu regardes celui qui venait de t'interpeller. « Est-ce là le travail que vous allez me remettre ? » Tu baisses tes yeux vers l'endroit où ton enseignant pointe. Page Blanche. « Non, monsieur. » Son regard reste sur toi jusqu'à ce que tu décides enfin d'écrire trois mots. Ces mots, tu les as mis sur ta feuille sans avoir un thème en tête. Étrangement, tu as l'impression que ça fa du sens. Tu sais exactement comment continuer ces paroles. C'est comme si elles t'attendaient depuis le début du cours. C'est comme de la broderie. Tout s’enchaîne. Tu le fais sans difficulté. Il t'arrive, parfois, de changer de mot ou de phrase, mais rien de majeur. Rien qui puisse te faire bloquer. Tu te sens libre de nouveau.

Le temps s'écoule et il est temps de remettre ce que tu as fait. « J'espère que vous êtes donner cœur et âme. Bien entendu, je ne doute pas que ce soit le cas de mademoiselle Lala. » Des petits se font entendre et tu joins le tiens à ces derniers. Il vrai que tu avais pris les choses vraiment à cœur. Qui aurait recommencé par deux fois ? Pas grand monde. Enfin, ton travail remit, tu attends ton résultat. « Mademoiselle Lala, j'ai à vous parler » te dit ton enseignant avant de te remettre ta note. « Je vois un grand potentielle en vous. Vous savez manier les mots. Cependant, il n'est pas nécessaire de tout jeter lorsqu'une chose ne fonctionne pas. Vous pourriez jeter le rap d'une vie. » Tu lui donnes raison. « C'est simplement que j'aime quand c'est parfait. » Il hoche la tête, mais n'en rajoute pas plus. Puis, il te donne, enfin, ta note. Tu as réussi.