Composition. Premier cours de la journée. Celui que je redoutais le plus. Assise devant l’un des postes informatiques, j’attendais les instructions du professeur avec une certaine appréhension. Plus je lisais le descriptif des programmes et plus ça me semblait compliqué. Je n’y comprenais rien. Trop de logiciels différents. J’ignorais ce que je devais faire. J’étais perdu. J’ouvris au hasard trois des logiciels proposés par l’établissement, le tout en écoutant attentivement les consignes de notre enseignant, pour finalement n’en choisir qu’un. Pas le plus simple, mais certainement pas le plus compliqué. Il ne me restait plus que la prise en main. Je devais encore m’habituer à ce genre de software. Je n’y connaissais rien. C’est pourquoi, je fis joujou avec avant de véritablement me pencher sur l’exercice donné. J’essayais des choses. Rien de très mélodieux. Mais au moins, je me familiarisais avec tout ça. Contrairement à certains, mes bases étaient branlantes, je n’avais que trop rarement travailler avec de tels outils. Cela dit, j’étais pleine de motivation et de bonne volonté. Quand bien même tout cela me semblait assez complexe. Je refusai de me laisser abattre. Je voulais y arriver. J’allais y arriver. Je me mis à lire et relire les premières instructions données avant de me mettre sérieusement au boulot.

Je commençais sérieusement à en avoir marre. Je n’arrivais à rien. J’avais tout bien lu, tout bien écouté, mais tout ce que je faisais sonnait faux. C’était frustrant. Je soupirais pour la énième fois de la journée avant de recommencer le travail donné. J’avais un seul logiciel à maîtriser et les consignes étaient plutôt simples. Je devrais pouvoir m’en sortir quand même, pensais-je. J’espérais vraiment que cette fois-ci soit la bonne. Les écouteurs vissés dans les oreilles, je débutai un nouveau projet. J’essayais de m’impliquer au mieux dans ma réalisation, de ne plus me laisser distraire. Je devais rester concentrer et ne pas me comparer aux autres. Certains avaient déjà fini, mais je n’y prêtais plus attention. Ils avaient certainement l’habitude de travailler avec de tels logiciels, tandis qu’il s’agissait d’une première pour moi. Il était donc normal que je fasse des erreurs. Pourtant, j’oscillais entre motivation et découragement. À chacune de mes bêtises, me prenait l’envie de laisser tomber. Bien évidemment, je ne pouvais pas. J’étais là, je devais rendre quelque chose. Je ne pouvais pas juste renoncer, quand bien même je le désirais par moments. Cela dit à force d’obstination, j’obtins le résultat escompté. Du moins, je l’espérais. J’étais satisfaite, mais ça ne voulait pas dire que j’avais réussi. Je ne voulais pas, et surtout ne devais pas me réjouir trop tôt.

Une remarque, aussi innocente soit-elle, fut prononcé et elle me mit hors de moi. C’était mauvais. J’avais encore fait de la merde. J’avais eu raison de ne pas me réjouir trop tôt… C’était exaspérant. J’allais devoir tout recommencer. Sans même y réfléchir, je fermai la fenêtre du logiciel ouvert. J’allais tout reprendre à zéro et essayer un programme plus simple d’utilisation. Je me mis à parcourir les softwares pour en ouvrir un nouveau. Avec les bases acquises précédemment, tout me semblait plus évident. Les programmes avaient quelques similarités. Normal, quand on doit obtenir un seul et même résultat. Cela dit, la prise en main n’était pas identique en tout point… J’allais devoir m’y habituer. Et pour cela, il fallait que j’expérimente… Je ne pouvais pas me lancer dans un projet comme ça, sans être sûr de moi… Du moins en théorie, pourtant, c’est ce que je fis. J’avais tellement hâte d’en finir. Je ne relu que très brièvement le descriptif avant de véritablement me lancer. Fatigué, avec un léger mal de crâne, j’essayai de rester concentrer et de ne pas m’éparpiller, malheureusement, c’était loin d’être évident. Je fis alors une pause. De cinq minutes pas plus, mais que j’estimais mériter. Puis la pause terminé… Je me remis au boulot. Je voulais que ce soit parfait, pourtant j’avais l’impression de bâcler ce que je faisais.

À vouloir aller trop vite, j’avais malheureusement fait ce qu’on appelle un hors sujet. Je sentais mon mal de crâne prendre le dessus. Est-ce que j’allais véritablement y arriver ? Je commençais sérieusement à en douter. C’était fatigant. Je n’avais qu’une envie celle de me remettre au lit. Oui, je voulais renoncer, pourtant… Je n’en fis rien. Parce que ce n’était pas digne de moi. J’étais trop fière pour abandonner en cours de route. J’effaçais le projet, pour reprendre une nouvelle fois. Avec ou sans migraine, je pouvais le faire. J’essayais de rester concentré, de ne pas me laisser distraire. Parfois je m’accordais un peu de répit. J’enlevai mes écouteurs, je m’étirais, puis aussitôt, je reprenais. Je devais y arriver. Cette fois-ci, j’essayais de ne pas me précipiter. Même si l’envie d’en finir au plus vite était toujours très présente. En effet, je ne pouvais m’empêcher d’espérer que ce projet soit le dernier de la journée et que je n’aurais plus à toucher à un logiciel tel que celui-ci avant le prochain cours… Clairement, j’étais dégoûté. Cela dit, ça ne m’empêchait de continuer le tout en essayant de m’appliquer au possible. Pas certaine que cela soit très glorieux, mais au moins j’essayais.

J’avais enfin fini. Ou presque, il me restait deux / trois trucs à peaufiner encore, mais j’étais déjà satisfaite de ce que j’avais pu produire. Au fond de moi, j’en étais persuadé, j’avais réussi. Je me mis tout de même à bidouiller encore quelques petits trucs. Une fois les dernières modifications apportées, je sauvegardai le projet. Toujours mes écouteurs dans les oreilles, j’écoutais une dernière fois mon travail avant d’appeler notre professeur. Ce dernier vint alors lui aussi écouter ma dernière réalisation et semblait satisfait. Ce qui signifiait que… J’étais venu à bout de ce putain d’exercice, et dieu seul sait à quel point j’en étais fière. Un sourire tranche papaye vint alors se dessiner sur mon visage, tandis que mon mal de crâne commencer à se dissiper. J’étais venu à bout de ce logiciel. Finalement, j’allais peut-être continuer à l’utiliser et ça, qu’il y ait cours ou pas. Il fallait de toute manière que je continue de m’exercer si je voulais réussir la prochaine classe. Je ne devais pas perdre la main. Tout recommençait à zéro me frustrerais. Quoi qu’il en soit, j’en avais assez fait pour aujourd’hui. Je pouvais à présent me reposer en toute tranquillité, l’esprit serein.