Tu ris et souris parfois à ce que certains disent. « Oui, je suis d'accord. Pour ma part, j'ai une préférence pour les rap qui ont un sens, une vie, qui dénonce. » Les chansons qui parlent d'à quel point les filles sont des jambes ouvertes, ça ne t'impressionne pas. C'est même parfois redondant. Bien entendu, certains ont de très bon beat. Du coup, tu es partagé entre l'écouter ou pas. Bon disons que si une chanson du type (avec un super beat) passe à la radio, tu ne changeras pas de chaîne. « Sinon, vous savez tous rapper ? » Question quelque peu étrange, mais ils te répondent tout de même. « Oh » dis-tu impressionné. « Moi, je ne pourrais pas dire que je suis bonne ou professionnel, mais j'essaye de suivre les rap de mes rappeurs favoris. Du coup, j'ai la piqûre. Je me demande si je ne pourrais pas pousser un peu plus loin. C'est l'une des raisons pour laquelle je me suis inscrite au cours. » Ça et il y a aussi le fait que tu ne peux t'empêcher de toucher à tout. Puis, ça te donne une autre corde à ton arc. La conversation continue. Vous parlez de tout et de rien. Des liens se forment rapidement entre vous. Ce qui n'est pas pour te déplaire. Tu adore être entouré. Ça peut paraître légèrement étrange quand on sait que tu as souvent voyagé seule. Enfin... La discussion prend fin lorsqu'un homme arrive dans la pièce. « J'imagine que c'est le prof. » Une jeune femme hoche la tête pour te répondre. Tu regagnes, donc, rapidement ton bureau avec ta chaise, car tu t'étais, plus tôt, rapprocher du groupe.

De retour à ton bureau, tu diriges ton attention vers l'homme. Ce dernier se présente. Il vous parle un peu de son chemin musical. Tu trouves ça intéressant. Tu trouves qu'il a un parcours très rempli. Bien entendu, tu ne t'entendais pas moins. La Saenghwang Institute veut produire la crème de la crème en terme d'idoles. Enfin, le professeur finit par vous parler de ce à quoi vous serrez amené à faire dans son cours. Dans ce cours-ci, vous allez commencer au bas de l'échelle. Vous allez de voir "recréer" la chanson d'un rappeur connu. « Il faut que soyez en mesure de montrer que vous êtes capable de suivre le rythme. » Tu hoches la tête. Puis, il vous annonce que vous allez devoir choisir parmi les morceaux choisis. Lorsqu'il a fini de parler, tu te saisis des écouteurs. Tu écoutes toutes les chansons, mais... « Laquelle devrais-je choisir » te questionnes-tu en thaïlandais. Tu refais le tour des morceaux par deux fois. Toujours rien. « C'est quoi mon problème ? » Ce n'est pas parce qu'elles ne sont pas bonnes que tu n'arrive pas à choisir. C'est peut-être parce que cherche trop à trouver la bonne. Tu as peut-être l'impression qu'il y a un certain piège. Tu enlèves les écouteurs de tes oreilles et regardes autour. Tout ce que tu demandes, c'est d'avoir une idée, une simple petite idée.

Rien. Le vide total. Tu regardes le plafond avec l'impression de ne pas avoir le pouvoir de faire quoique ce soit. Tu es légèrement découragé. Tu n'aurais jamais pensé que le retour à l'école serait si compliqué. « Miss James, vous pensez beaucoup trop. » Tu sursautes et diriges ton regard vers la provenance de la voix. Ton professeur se tient près de ton bureau. Tu ne sais pas quoi lui dire. « Laquelle des chansons vous parle le plus ? Peut-être qu'y aller dans ce sens pourra vous aider. » Tu hoches la tête et le remercies. Après un cinquième écoute, ton choix s'arrête sur la seconde chanson. Tu commences donc ton travail. Tu essayes de suivre. Tu annotes le ton, la vitesse à laquelle certains mots sont dit. Tu te pratique. Tout semble bien aller. Tu es, enfin, sur la bonne voie. Tu es heureuse de voir que tu n'es plus aussi bloqué. Tu trouves même que c'est un teste assez amusant à faire. C'est dans ce genre de moment que tu t'attends le moins de recevoir un choc électrique de ton bas-ventre, ta vessie. Tu te fermes les yeux. Tu ne peux pas croire que c'est maintenant que ton grand verre de jus de canneberge - que tu as bu ce matin - décide de te faire un petit coucou.   

Tu te lèves de ton siège d'un coup et marche le plus naturellement possible vers le professeur. Il semble que tu n'es pas besoin de dire quoique ce soit. Il te fait signe de sortir en pointant la porte de son menton.

Tu ne peux pas t'empêcher de laisser un soupire de soulagement s'échapper d'entre tes lèvres, avant de sortir de ta cabine. Tu te laves rapidement les mains avant de t'observer quelques instants dans le miroir. Puis, tu quittes les toilettes pour rejoindre tes camarades de classe en cours. Le chemin n'est pas très long et tu regagnes rapidement ta place. Tu es prête à reprendre où tu avais laissé. Tu te pratiques encore quelques fois et modifies tout en réécoutant la chanson. Tout semble bien aller jusqu'à ce que tu entendes quelque chose qui t'es très familier. Tu te retournes vers la demoiselle qui est en train de montrer son travail au professeur. « Non. Ce n'est pas vrai. » La jeune femme lui montre un projet qui ressemble fortement à ton projet. Même qu'elle fait certains mouvements que tu faisais lors de tes pratiques. Tu passes ta main dans tes cheveux.   

Tu secoues la tête. Tu ne veux pas sauter à aucune conclusion. Même si c'est très étrange que vos travaux soit si identique. Surtout que tu avais laissé tes cahiers grand ouvert sur ton bureau pendant que tu étais partie aux toilettes. « Ce n'est qu'une coïncidence. » Tu essayes de te convaincre pendant que tu met ton premier projet au recyclage. Tu es de retour à la case départ. Il te faut choisir un nouveau morceau. C'est ainsi que tu réécoutes pour une sixième fois toutes les chansons à l'exception d'une. « La deuxième qui me parle le plus » dis-tu en tapant ton crayon sur ton cahier. « C'est la quatrième, je crois » Pour être sûr de ton choix, tu l'écoutes à nouveau. « Oui, c'est la bonne. » Tu refais le même processus que tu avais fait pour a première chanson que tu avais choisi. Tout semble bien aller jusqu'à ce que quelqu'un ouvre la porte de votre classe. « Pardonnez-moi pour mon retard, mais vous voyez [...] » La personne parle si fort que tu ne peux plus te concentrer. Tu es forcé de la regarder. Il semble que tu ne sois pas la seule déranger par cette arrivée tardive.      

Ton regard sur le nouvel arrivant, tu ne vois pas les minutes avancer et pourtant... Tu devrais, car en faisant ça, tu a moins de temps pour finir ce projet. D'ailleurs, ton regard retourne sur ton travail lorsque le grand dadais finit par aller s'asseoir à l'une des places de libre. « Où étais-je ? » Ta feuille pour une raison qui t'échappe semble te dire rien du tout. Tu as l'impression que ce que tu as écrit ressemble à du charabia. Tu décides, donc, d'écouter la chanson pour mieux comprendre, te remettre dans le bain. Malheureusement pour toi. Il semblerait que la force soit contre toi petite padawan. Tu es dégoûté. Vraiment, ça ne semble pas être ta journée. Ton cerveau doit être grillé, car tu essayes de faire tout ce que tu peux pour le remettre en marche, mais rien. C'est le désert total. « Si seulement, il n'était pas rentré... » Tu sens la colère monté en toi, mais tu décides de te calmer en prenant de bonne respiration. Tu ne veux pas commencer cette nouvelle aventure du mauvais pied. Puis, bon, tu pourras toujours réessayer au prochain cours de rap, car celui-ci est terminé.        

« Je sais... je sais... je me lève » dis-tu à ton alarme. En même temps, tu ne peux pas lui en vouloir, car c'était de ta faute si tu étais resté debout toute la nuit. Ça t'apprendra à vouloir un peu trop souligner la fête d'un de tes amis. Bien que tu sois bien amusé, tu aurais pu avoir la bonne idée de quitter la fête avant les petites heures du matin. Maintenant te voilà entrain de marcher comme un zombie. Tu fais même ta toilette ainsi. Ton corps est si lourd que tu ne sembles pas capable de prendre une once d'énergie. « Je crois que je n'aurai pas le choix de prendre un moka... Je suis complètement lessivé. » Tu fais la baboune devant ton miroir avant de quitter le dortoir avec les effets que tu auras besoins pour tes cours du jour.

Arrivé à l'institut, tu te diriges vers la cafétéria pour te prendre ton Moka. « Un grand, s'il vous plaît et une boisson énergique aussi. Il ne faut pas que je m'endorme » dis-tu en riant un peu avec la caissière. Tes boissons dans les mains, tu marches vers ton premier cours. Tu es l'une des dernières à arriver en cours. Tu te mets au fond de la pièce pour que personne voit ton horrible face de fatiguée.        

Au fond de la classe ainsi, c'est calme. Tu entends ce que le professeur dit, mais c'est comme une mélodie. Rien de plus. Une douce petite mélodie qui te fait cligner des yeux, qui les fais sentir très lourde. Tu aimerais bien combattre le marchand de sable qui semble être près de toi, mais tu n'as plus la force. Tranquillement, tu mets tes bras sur ton bureau. Ils sont suivis de ta tête qui s'accote sur eux. Puis, pouf ! Tu es dans le monde du rêve. Malheureusement pour toi, il ne s'agit pas d'un bon. Il est même assez violent. Dedans, tu te fais kidnapper par des hommes qui veulent te revendre au marché noir. Tu ne vas pas les laisser te faire ça. Par plusieurs fois, tu essayes de leur échapper, mais ils réussissent toujours à te rattraper. « Mmmm... Elle est maintenant très abîmée avec toutes ses fuites. On ne pourra pas la vendre au prix fort. On fait quoi ? » L'un des hommes te regarde et souris. « On la teste nous-même jusqu'à ce qu'elle redeviennent un minimum présentable. » Ça y est. C'est la fin pour toi. Tu te débats le mieux que tu peux. Tu as peur. Si peur que tu finis par te réveiller en recevant un liquide froid sur toi.    

C'est un réveille désagréable et tout un gaspillage de ta boisson énergique. « Je vais nettoyer tout ça » dis-tu en voyant toutes ses paires d'yeux sur toi. Tu ramasses ton verre et le jettes à la poubelle avant d'aller vers la conciergerie. « Excusez-moi. Pourrais-je vous emprunter votre serpillière ? » L'homme te regarde étonner en voyant ta chemise blanche taché de jus bleu. « Où se trouve le dégât ? » Tu te sens affreusement gêner, mais tu lui dis. Sur ce, il se lève et prend sa vadrouille. « Oh, mais je peux le faire moi-même » dis-tu en lui tendant la main pour qu'il te donne son outil. « Il vaudrait mieux que vous alliez vous changer mademoiselle. » Il te pointe ton habit et te sourit. « Merci. » Sur ce, tu te dépêches d'aller à ta case et te prendre ton chandail de sport. Puis, tu files aux toilettes pour te changer. Une fois que c'est fait, tu retournes en classe. « Oh ! Merci encore » dis-tu en croisant le concierge sortir pendant que tu y entrais.

À ta place, tu prends quelques gorgées de café. Tu es décidé de travailler. Il n'y a qu'un seul problème maintenant. Tu ne sembles toujours pas capable de continuer ton projet.            

« Il faut croire que je suis abonné à "tu ne réussiras pas à avancer ton projet point com". » Ça t'irrite. Tu ne t'en caches pas. Tu n'aimes pas arriver à rien. Mais ce n'est pas pour autant que tu vas lâcher. C'est même très bien d'éprouver de la difficulté. Ça prouve que ce que tu fais est un nouveau défi et tu aimes les défis. Il faut simplement que tu trouves comment continuer. Pour t'aider, tu décides de t'attacher les cheveux. « Une vision plus dégagée va probablement pouvoir m'apporter la lumière » te dis-tu en thaïlandais. Tu te sens, enfin, prête. Tu t'attaques à se monstre. Tu réécoutes ta chanson et tu finis par trouver le fil de tes idées. Tu es heureuse. Peut-être que tu vas pouvoir t'en sortir cette fois... Ou peut-être que tu es trop optimiste... Eh oui, encore fois, ton travail ressemble à celui d'un autre. « You've got to be kidding me. » Devant toi, un étudiant est entrain de montrer au professeur ce qu'il a fait. Tu regardes du début jusqu'à la fin sa petite représentation. Tout est, à nouveau, pareil à ton travail. Tu soupires.       

Tu es découragée. Ça doit être un complot. « Pourquoi ça m'arrive à moi » demandes-tu en laissant ta tête tombée sur ton bureau. Ce qui fait un gros bruit sonore. Tu ne relèves toutefois pas la tête. Tu n'as pas envie de voir les gens. Ce n'est qu'après quelques secondes que tu te remets dans une bonne position. Tu regardes les gens autour de toi. Ils ont l'air d'avoir un certain plaisir en travaillant. Toi, tu ne l'as plus vraiment. Tu n'as même plus envie de suivre ce qu'il se passe autour. Tu en a marre de recommencer, marre de ces blancs...

N'en pouvant plus, tes yeux s'en vont vers la fenêtre. Par celle-ci, tu vois deux pigeons et tu ne sais pas pourquoi, mais ils te font sourire. « Leurs vies doivent être plus faciles que la mienne en ce moment » murmures-tu. Tu peux même dire plus. Tu as l'impression qu'ils ont l'air plus intelligents que toi. L'un d'entre eux finit par te regarder et tu commences à converser dans ta tête avec eux. Tu es complètement ailleurs. Tu oublies même que tu es dans ta classe de rap.      

« Les oiseaux sont si intéressants ? » Tu sursautes. Ton professeur se tient debout devant toi. Tu baisses la tête. « Je sais que recommencer n'est pas facile, mais parfois, c'est ce qu'il faut pour arriver au projet final. » Tu relèves ta tête vers lui. « Vous avez probablement raison. C'est simplement dur pour le moral. » Il acquiesce à ce que tu dis. « Mais réussir du premier n'est pas aussi satisfaisant que lorsque la victoire est gagnée, après quelques fois. » En disant cela, tu ressens un regain d'énergie. Tu remercies ton professeur et écoutes les morceaux à nouveau. Tu passes, bien entendu, les chansons que tu as déjà essayées. « Cette fois, je vais opter pour celle-ci. Elle décrit bien mon sentiment du moment. Je crois que je peux y arriver. » Tu continues de boire ton grand café pendant que tu travailles ta chanson. Tu avances bien et es très concentré sur ce que tu fais. Si bien que rien ne semble pouvoir te déranger... Rien, excepté ta vessie. Tu te lèves et regardes le professeur qui te permet d'y aller. Après ton petit tour à la toilette, tu reviens en classe. Tu veux continuer, mais il est trop tard. Le cours est terminé.       

Ton moka à la main, tu marches vers ton premier cours de la journée. Te dirigeant vers ta classe ainsi, tu as une impression de déjà vu. Tu espères, toutefois, que ce qui t'ait arrivé les cours précédent ne t'arrive pas aujourd'hui. Quoique c'est mal partit puisque tu es déjà très fatigué. Cette fois, ce n'est pas à cause d'une fête. C'est tout simplement que tu n'arrivais pas à dormis sachant que ton cours du matin est celui de rap.

En entrant dans ta classe, tu salues quelques-uns de tes amis. Ces derniers t'invitent à t’asseoir avec eux. Tu acceptes sans hésiter. Tu n'as pas envie que le cours passé se reproduise en allant au fond. Tu t'assois et discutes un peu avec eux jusqu'à ce que le cours commence. Le professeur vous parle un peu avant de vous laisser faire votre exercice. Tu te penches, donc, sur ton travail. Tu lis en baillant et sentant une grande fatigue t'envelopper. Tu commences rapidement à cogner des clous. Tu tapes légèrement la joue, mais il semble que Morphée t'a déjà dans les bras. Ces derniers te semblent si confortables.