Found you when your heart was broke
I filled your cup until it overflowed
Took it so far to keep you close (Keep you close)
I was afraid to leave you on your own
I said I'd catch you if you fall
And if they laugh, then fuck 'em all (All)
And then I got you off your knees
Put you right back on your feet
Si l'entièreté de son être pouvait être décrit en un seul mot, il choisirait sans doute le terme "épuisement". Il incarnait littéralement l'épuisement, autant mental que physique. Bon, sans doute plus mentale, mais le physique venait avec les heures de sommeil qu'il n'avait pas eut et l'excès d'énergie qu'il devait quotidiennement dépenser simplement pour garder sa façade. Cette idée de prendre un 180 et de simplement plaquer son masque sur son visage dès sa sortie du lit n'était visiblement pas une excellente réussite. Non seulement il était d'autant plus fatigué, mais sa gestion du stress était entièrement défaite lorsqu'il agissait contre lui-même aussi longtemps. Repousser ses émotions, ses angoisses et ses anxiétés était l'une des choses les plus difficiles. Certes il l'avait déjà souvent fait, principalement pour ses vidéos youtube ou pour des rencontres, mais l'avoir en tout temps, en classe, dans les couloirs, pendant l'heure de dîner... oh, il était certainement passé par-dessus la barrière sociale. Il n'avait jamais eut autant de compagnons pendant ses pauses et ses travaux d'équipe ne posaient aucun problème. Mais pour quelqu'un qui ne trouvait aucune satisfaction dans la présence continuelle des gens, cela ne faisait que racler ses nerfs à vif encore plus aisément.
Cela faisait approximativement une semaine, peut-être une semaine et demi, depuis sa rencontre, et il était déjà capable de se rendre compte de l'impossibilité de cette solution. Faire semblant en tout temps, avec tout le monde ? Il tombait de fatigue tous les soirs et se levait en combattant une crise de panique tous les matins. Cela ne fonctionnait pas. Il allait détruire son mental avant de réussir ses cours, et ce n'était certainement pas le but de la chose. Et le pire dans tout ça ? Cela lui ajoutait un stress supplémentaire dont il n'avait absolument pas besoin. Il se retrouvait donc encore une fois sans solution, mais cette fois, il était d'autant plus épuisé, n'avait pas un brin de motivation lui restant, et pour tous les beaux mots qu'il avait itéré (et cru), il avait perdu cette impression de pouvoir réussir. Et pour couronner cette affreuse semaine, sa caméra l'avait lâché pendant qu'il tentait de filmer un vidéo. Il avait heureusement quelques semaines d'avance et ne risquait rien pour l'instant, mais il n'avait absolument pas les moyens de se procurer une autre caméra, et ce pour un bon moment. Et sur le moment, cela lui sembla la goutte de trop. Il avait quitté sa chambre en trombe, refusant d'accepter la réalité de cette nouvelle dépense à venir, et avait marché sans trop réfléchir pendant quelques minutes, se retrouvant rapidement devant la chambre de kumi. Il cogna sans même y penser, et ouvrit la porte, la trouvant déverrouillée. Ce qui était surprenant, puisque visiblement la jeune femme n'était pas présente. Déterminé à ne pas faire face à son propre studio de si tôt, il referma la porte derrière lui et s'effondra, face première, sur le canapé de la jeune femme.
Il ne savait pas combien de temps s'était écoulé depuis son arrivée quand elle ouvrit la porte, mais sa voix eut l'effet immédiat de le réconforter tout en augmentant considérablement son envie d'éclater. "
Tu as oublié de verrouiller ta porte. Ce n'est pas très prudent." Sa voix était terrible, rauque comme s'il avait hurlé. Ce qui n'était pas le cas, tout du moins, pas dont il se souvienne. Il se força à se redresser pour s'asseoir, tentant d'ignorer à quel point les cernes sous ses yeux devait lui donner un air maladif. "
J'ai juste... j'avais besoin... de compagnie ?" maigre ligne entre mensonge et vérité. Il n'avait jamais besoin de compagnie. Il avait généralement besoin d'aide. Il baissa les yeux, mal à l'aise, et craqua finalement face à son angoisse. "
Est-ce que tu penses... est-ce que tu crois vraiment que j'ai ma place ici ?" Il se sentait pitoyable de demander cela, pathétique même, mais ses certitudes étaient fragiles, maintenant qu'il devait faire face aux vrais problèmes plutôt que les contourner.